La servante écarlate
- lemondelitteraire
- 16 avr. 2020
- 2 min de lecture

Sortie en 1985, La servante écarlate s’est vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Adapté en série, déjà trois saisons à son compteur. Le livre n’en finit pas de faire parler de lui, en 2019 l’auteure apporte une suite : Les Testaments récompensé du Booker Prize 2019
Souvent vu comme une œuvre féministe, La servante écarlate est là pour nous rappeler le besoin de protéger nos libertés. C’est l’histoire d’une femme, Defred vivant dans une société ou règne les interdits, les morts, les secrets, les trahisons. Une société imposée à elle alors qu’elle a connu jadis, une société moderne comme la nôtre. Dans la république de Gilead, fondée par des fanatiques, les femmes sont classées dans des rangs particuliers de la société. Leur catégorie sociale apparaît nettement sur elle, par la couleur des habits. Les tantes en vert kaki responsable de la formation des futures servantes, les Épouse des commandants habillé en bleu, les Marthas en vert terne devenu des femmes de ménage, les Servantes en rouge présente seulement pour enfanter, les Éconofemme en bas de l’échelle sociable et marié à des pauvres, les Jezebels invisibles aux yeux de la population, qualifié de prostitué et les Unwomen le reste des femmes. Elles sont âgées, malade ou infertile, envoyées dans des camps pour nettoyer et y mourir.
On alterne entre narration du présent et du passé. La jeune femme nous raconte son histoire. Le livre est comme dans un journal intime de sa vie. Elle regrette le temps où les femmes étaient libres de faire ce qu’elles voulaient. Elle est partagée entre peur, doute, préoccupation pour rejoindre un groupe de résistante ou l’acceptation de cette condition.
La servante écarlate est un vrai bijou de la littérature anglophone. Un livre à lire d’urgence. On a soif de savoir ce qu’il se passe. Les pages se tournent avec l’espoir d’une libération et d’un retour à la normalité. Le lecteur est opprimé, car il est libre à la différence des personnes dansant devant ces yeux
Donner la vie pour garder la sienne
Dans cette société, la femme Servante s’en sort le mieux. Elle n’a pas d’autre choix qu’être un utérus vivant. Elle est là seulement pour coucher avec le mari de l’épouse et tomber enceinte. Ces femmes sont protégées, sans avoir le droit de boire de l’alcool ou de fumer. Il faut de bonnes conditions physiques, ne pas être trop âgée pour avoir un maximum de chance de tomber enceinte. Aucun plaisir, aucun sentiment ni touché n’est permis entre l’homme et la servante. Elle est présente pour porter l’enfant, accouché et partir vivre dans une autre famille pour reproduire le même schéma. Le corps de la femme est réduit à un objet, réutilisable de nombreuses fois. Les hommes gouvernent, surveillent, tuent. Ils se font appeler « commandant. » Eux même couche avec les servantes. Tout est codifié et chacun veille à ce que les règles soient respectées.
Camille ROUGET.
Comments